LINTERNATIONALE
Eugène POTTIER - Pierre DEGEYTER
(1871-1887)
Debout ! les damnés de la terre,
Debout ! les forçats de la faim,
La raison tonne en son cratère
Cest léruption de la faim.
Du passé faisont table rase
Foule esclave debout ! debout !
Le monde va changer de base,
Nous ne sommes rien, soyons tout !
Cest la lutte finale,
Groupons-nous et demain,
Linternationale,
Sera le genre humain.
Allemand
Völker , hört die Signale !
Auf zum letzen Gefecht !
Die Internationale
Erkämpft das Menschenrecht !
Espagnol
Agrupémonos todos
En la lucha final.
El género humano
Es la Internacional
Italien
Su lottiamo ! Lideale
Nostro alfine saré
LInternazionale
Future umanité.
Basque
Bukarako borroka da
Bil gaitezen eta bihar
Internazionala giza
Manera izanen da
Nederland
Makkers, ten laatsten male
Tot den strijd ons geschaard
En de Internationale
Zal morgen heerschen op aard !
Polonais
Bój to jest nasz ostatni
Krwawy skoñczy sie trud
Gdy zwiazek masz bratni
Organie ludski ród.
Anglais
Then comrades, come rally
And the last fight let us face
The International
Unites the human race.
Il nest pas de sauveur suprême,
Ni Dieu, ni César, ni tribun;
Producteurs, sauvons-nous nous-mêmes !
Décrétons le salut commun !
Pour que le voleur rende gorge,
Pour tirer lesprit du cachot,
Soufflons nous-mêmes notre forge,
Battons le fer tant quil est chaud.
Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail ?
Dans les coffres-forts de la bande,
Ce quil a créé sest fondu,
En réclamant quon le lui rende,
Le peuple ne veut que son dû.
Létat opprime et la loi triche,
Limpôt saigne le malheureux,
Nul devoir ne simpose au riche,
Le droit du pauvre est un mot creux.
Cest assez languir en tutelle,
Légalité veut dautres droits,
Pas de droits sans devoir dit-elle,
Égaux pas de devoirs sans droits.
Les rois nous saoulaient de fumée,
Paix entre nous, guerre aux tyrans !
Appliquons la grève aux armées,
Crosse en lair et rompons les rangs !
Sils sobstinent, ces cannibales,
À faire de nous des héros,
Ils sauront bientôt que nos balles,
Sont pour nos propres généraux.
Ouvriers, paysans, nous sommes
Le grand parti des travailleurs;
La terre nappartient quaux hommes,
Loisif ira loger ailleurs.
Combien de nos chairs se repaissent,
Mais si les corbeaux, les vautours,
Un de ces matins disparaissent,
Le soleil brillera toujours.
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